L'antre de grand mère
Un vaisselier aux vitres fendues
Une horloge muette posée sur le marbre
Un pot de confiture de fraise au sommet
Un carton plié sous un pied.
Un canapé aux couleurs délavées
Quelques coussins qui sommeillent
Une tache d’un petit déjeuner qui transparaît
Des griffures de chats qui racontent la vie des accoudoirs.
Une table basse surélevée par nécessité
Des cendriers gavés de mégots de Gauloises tueuses
Un briquet sur socle usé par de trop nombreux coups de pouce
De la cendre partout éparpillée par un dernier souffle.
Un bahut patiné, fleuri de plastique et de dentelles
Une porte de gauche comme un album en bois de photographies sépias
Une autre à droite comme un classeur qui égrène les saisons noires et blanches
Au centre, la boîte aux trésors, nacre, plastique, fil et aiguilles
Des toiles structurées par des araignées ridées
De la poussière qui valse dans les violents rayons de pleine lune
Des silhouettes d’animaux qui s’ignorent sur le moisi des murs
Un fantôme qui tire les cartes, avec application, pour connaître son avenir.