Was ist das diesen vasistas ?
Putain de fenêtre !
Oui, je sais, commencer un texte avec un gros mot nuit à la bienséance et rebute souvent les lecteurs. Surtout quand les mots qui suivent ne sont pas d’une grande attirance intellectuelle.
Une fenêtre…
Quoi de plus idiot qu’un rectangle vitré !
Moi, les fenêtre, elles m’énervent. Elles laissent entrer la lumière le matin quand les yeux vont en souffrir, alors qu’elles n’en trouvent jamais le soir quand le sombre s’installe pour préparer la venue du noir. Elles nous montrent la misère de l’extérieur et laisse la vue aux passants de notre médiocrité.
Moi, les fenêtres, elles m’irritent. Elles n’ont l’air de rien, mais ne montrent jamais la même chose. L’espace est plus grand d’un côté que de l’autre, et cet autre côté est celui où vous vivez.
D’où lui vient ce pouvoir réducteur de votre espace vital ?
Moi, les fenêtres, elles me font peur. Elles donnent une impression de calme, mais claquent toujours trop bruyamment quand le silence est requis. Elles laissent passer les bruits de la folie citadine pendant les meilleurs moments des plages publicitaires de TF1, alors qu’elles ne permettent pas aux pigeons asthmatiques de profiter des dernières nouveautés des couches protectrices pour les seniors ou des déodorants qui permettent de sentir bon après 48 heures de vie active sans se laver les aisselles.
Moi, les fenêtres, elles me frustrent. Elles sont toujours d’accord pour nous montrer le soleil au dessus des brouillards polluants de cette ville déjà morte, mais restent définitivement embuées quand la neige maquille enfin ces ruelles nécrosées pour les transformer en féeries blanches. Quand les rues se transforment en gigantesques rails de coke qui donnent envie de sniffer ces architectures odieuses.
Moi, les fenêtres, elles m’attirent. Elles ressentent mes aversions, elles jouent avec moi de mes énervements, irritations, peurs, frustrations qu’elles engendrent. Je les vois faire, s’agiter, se gondoler lors de mes passages devant elles. Comme des sirènes, elles m’appellent, grandes ouvertes, pour me dire de venir voir de l’autre côté si un nouveau monde n’avait pas fleuri.
« Viens » me disent-elles « Viens, saute, regarde par l’autre côté comment c’est chez toi »