Youp là BLUM
Exceptionnellement, pour ce cher Balthazar qui témoigne d'une grande tenacité, je poste à nouveau mon premier billet avec un titre différent. Celui que j'avais choisi le dérangeait quelques peu.
Je le remercie vivement de sa critique et de ce nouveau titre.
Le contenu reste le même.
P.S. : c'est bien parce que c'est toi, mais c'est la dernière fois :)
La nuit tombe sur Dire Straits les arbres ne sont plus que des ombres, spectres d’anciens vacanciers.
Les uns ont succombé de fatigue des nuits trop courtes, d’autres de cirrhose des alcools bon marchés, et certains se sont suicidés à la perspective de retrouver les routines laissées le dernier jour du mois précédent.
Les morts d’épuisement gisent, racines apparentes des pins aux parasols délavés.
Les ivrognes décédés rotent en faisant craquer les écorces délabrées de cette pinède désertée par les écureuils trop malins.
Les suicidés se balancent toujours, girouettes pyrénéennes donnant un sens à ce vent incessant que seule la pluie apaise.
Tout le monde les voit, personne ne pense pourtant à rendre hommage à ces victimes de Léon BLUM.
Avant, les suicidés, ivrognes et fatigués, s’éteignaient fièrement dans les usines. Avec l’impression aux survivants d’un héroïsme « stakhanovien » sous la larmichette d’un gros patron qui essayait par conscience professionnelle de trouver un moyen de ne pas verser la pension (pour ne pas être considéré comme un mauvais gestionnaire).
Maintenant, les prolos meurent en vacances des mêmes causes de mortalité qu’en usine.
Je suis un de ces prolos, au futur proche de la symbiose avec ces pins noircis par les mégots de gitanes.
Je cherche mon autre moi végétal, comme un bourgeois irait vaquer aux Pompes Funèbres choisir sa dernière demeure aux essences rares.
J’ai sur moi ma corde, mes canettes et mes cernes sous des yeux déjà mi-clos.
Giserai-je, craquerai-je ou me balancerai-je ?
En tout cas, je ne mourrai pas en usine, je préfère l’ombre de ces arbres en bord de mer comme sépulture.
La nuit tombe et je suis encore debout.